Un brouillard tenace s’est installé ce soir dans la ville, si bien que les ondes hertziennes ne figurent plus en couleur sur certains canaux de télévision. Les horloges, grippées par l’humidité abondante, ne distillent le temps qu’à peine plus péniblement. Cela ne s’en ressent pas sur la masse des échanges de la nature et des mécaniques, sauf certainement cette lumière des phares et des réverbères qui se fait plus tardivement percer par le regard que les halos diffus pénètrent comme de vieilles apparitions. Sur la calme sphère des objets immobiles, un vernis issu de l’air recouvre tout et sculpte les volumes dans l’intention d’une surface nouvelle d’un relief miroitant. Dans le noir absenté, les nappes du jus blême rehaussent la pellicule de ces mailles tendues sur les structures. L’oxydation noie les courants électriques. Des lèvres chaudes, rangées de dents très blanches, d’une voix collent les yeux de grains épais vers la technique binaire de lisses observations microscopiques. Un signal continu signe le chiffre de cœurs en silence dans les intervalles duquel la respiration des vivants se roue d’une eau lourde et obscure. Un peu plus lentement, le monde s’ordonne dans ces images isolées selon l’opération d’un scripte resté seul.