Vers quatre ou cinq heures, quand la luminosité se faisait basse, je me rendais chez un certain ami, qui parmi plusieurs arts travaillait à celui d’écrire. Nous parlions largement, en buvant du thé et du café parfois surélevé d’un peu de lait, faisions les cent pas autour de l’imposante table du salon en décortiquant des idées à peine sorties de l’eau, fumant et remuant sur les longs bancs de bois massif. C’était toujours ainsi, parfois avec plusieurs autres amis ou simplement des connaissances qui alors ne se faisaient pas forcément l’écho de nos usages entendus, mais souvent en duo, les discussions s’inventaient dans le cadre suffisant à des réunions de famille, comme à une grande réunion d’absents dont nous n’eussions eu que faire. Le soir venant, je rentrai chez moi, songeant un instant encore avant le dîner au lendemain oisif et aux âmes du soir où je me projetais déjà.