Tout est-il vain, ou les choses ont-elles cette importance, selon une hiérarchie dont nous caressons l’illusion que le choix constitue notre liberté ; la question semble vaine.
Tout est-il vain ? Cela encore est vain, par absolutisme, et semble illusion. L’illusion à accepter, à prendre telle, constitutive d’une liberté primitive allongée sur la froide plaque de ce miroir où nous pouvons aussi bien nous regarder faire ce choix chaque jour par reconduction tacite et le formuler ici, à l’écrit, selon la tradition.
La pensée n’a rien de celle, lumineuse ; c’est une marche forcée.
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J’écris derrière la vitre de l’automne, cette autre paroi que le langage me laisse dire. L’ouate blanche percée par les bruits.
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Si j’en suis encore là me demande-on, je répondrai que j’y suis, m’y suis laissé si ce n’est depuis toujours du moins depuis longtemps déjà, maintenant des années. J’envisage de m’y retrouver à l’avenir, une fois déplacés ces quelques blocs de certitude, au hasard des ruelles ménagées par la géographie du lieu. Si notre corps est campagne, l’esprit est une ville. J’y ai des activités, un travail, je m’y mène et promène. Comme tous les ensembles de constructions, je n’échappe pas à son aliénation. Une chose est certaine, on y privilégie les images ; et je clos celle-ci sur un mot.