En moi l’impulsion et le rêve, l’histoire inventée d’autres bouts décousus dans ma mémoire.
28.02.98
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Presser le geste, savoir avant d’aller. Ne rien faire que mettre des pensées les unes sur les autres.
16.03.98
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Veine d’esprit.
18.03.98
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Veine machinale. Les pupitres s’aiguisent.
02.05.98
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Verve littéraire perchée en haut du toit. Une feuille sans fins de papier aux tons gris clair en guise de ciel.
03.05.98
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A 7 h 15, les bourgeoises, une en tailleur noir à gros boutons dorés, le versant féminin des vestes des agents de sécurité ou de cadres moyens français à la mode britannique, tire incommodément un chariot, caddie, sac sur roulettes de vieilles dames, de marque, le petit sac noir lui aussi et verni, posé dessus comme des bagages dans un aéroport, toujours l’illusion de partir quelque part, c’est peut-être ça le luxe, ça l’aise, voyage en partance, bientôt, ses collant - ou ses bas, comment le savoir - lui forment des jambes musclées, sombrement fermes d’une petite hôtesse de l’air imaginaire, elle boit vite au comptoir le café et rince sa bouche d’une partie du verre d’eau, elle sort le filtre de la cigarette au bec, repart ou se décide enfin confortée d’affronter le trottoir tiède des lois de la nature, pour la journée ou rejoindre un meublé du XVème tandis que les rue se peuplent du mobilier quotidien des autos des gens et des choses urbaines, allant quelque part ; alors, et la serveuse aux traits tirés de la fatigue et de l’usure de sa jeunesse fait tinter les tasses en les rangeant, chaudement lavées aussitôt ébouillantées sous les percolateurs pareillement bavard ici comme dans la vallée de la Garonne ou ailleurs où le soleil accueille les levés.
07.05.98