La théorie (2) :
LE PAYSAGE-SIGNE, et palimpseste de signes au cours du temps. Les signes nous concernant ont une connotation sociale, je me proposerai ensuite de les abstraire. On lit le paysage comme une construction mentale. D’un "cimetière de signes" on peut vendre la vue. La valeur ajoutée au logement vendu qui a la vue sur le site renvoie immédiatement au "paysage marchandise" et à l’appropriation du paysage, au "droit au paysage", et évidemment, aux effets désastreux du tourisme.

"Le paysage n’existe pas, il faut l’inventer", et c’est la fenêtre, qui cache et montre (cadrage). Le paysage est spectacle, et apparaît la notion de pays, dont le paysage est alors une étendue. Touchant au mythe : le concept de "paysage visible", lieu abstrait aux images perceptibles offertes à la vue, comme l’Antarctique, lieu où le paysage visible devient lui-même signe avant d’être décrypté. Il s’agit de ce même "volume scénique" de la carte postale.
Mais l’apport qui m’intéresse le plus est sans doute celui que donne Anne Cauquelin. Au sens de cette comparaison jardin/paysage, (le jardin, paradigme de la nature dans le rapport à l’habitation du paysage) et du lien qu’elle lui fait entretenir avec la peinture, et d’abord avec la perspective en ce qu’elle impose "un fond". Ce dernier entraîne et évoque le lointain, l’infini, dans la nécessité de construire un espace à la réalité tridimensionnelle. Le travail perspectif, qui piège l’oeil, définit des éléments (végétaux, reliefs,..) qui le découpent. Et le fond qui attire, qui donne à voir, est construction de l’esprit, virtuel, métaphorique.
Il faut figurer pour se figurer.